20 janv. 2022

Le racisme ordinaire de Marc Cassivi




Bonjour chers auditeurs,


S’il y a une chose sur laquelle nous pouvons tous être d’accord, c’est que le racisme est une horreur. Le fait de considérer que des gens sont supérieurs à d’autres sur la base de leur origine ethnique est une abomination. Ce phénomène a déjà été très répandu dans le monde, mais ce n’est plus le cas de nos jours, me direz-vous. Si les racistes existent toujours, ils ne sont plus socialement acceptés et doivent se cacher, n’est-ce pas?


Si c’est ce que vous croyez, alors je dois malheureusement vous informer que vous vous trompez. Un événement survenu récemment au Québec l’illustre bien.


Tout a commencé avec une scène d’une émission de télé intitulée Le Bonheur. Dans une des scènes qui est particulièrement hilarante, on peut voir un enseignant de secondaire qui pète les plombs et qui invective ses élèves. C’est à se rouler à terre de rire et si vous ne l’avez pas vue, nous vous invitons à aller y jeter un coup d’œil dans la description de ce vidéo.


Il y aurait beaucoup à dire à propos de cette scène et elle mériterait que nous y consacrions tout un vidéo. Toutefois, ce n’est pas de cela dont il est question aujourd’hui. Nous parlerons plutôt de la réaction d’un journaliste québécois bien connu, Marc Cassivi de La Presse.


Dans sa chronique du lendemain, il écrivait ceci :


« Qu’ils le veuillent ou non, avec cette scène comique qui perpétue de nouveaux stéréotypes, Avard et Gagnon participent à cette tendance lourde de la télévision, ici comme ailleurs, de présenter l’homme – surtout l’homme blanc hétérosexuel au mitan de la vie – comme une victime. Une victime de son entourage, de sa société, de la jeunesse éveillée aux inégalités, des féministes ou des groupes minoritaires et marginalisés. »


Ce commentaire délirant est absolument emblématique de la pensée de Cassivi et de la gauche moderne. Or, délirants, ses mots le sont assurément et pour plusieurs raisons.


Voyez d’abord son insistance sur le fait que le personnage qui est joué dans cette scène est, et je cite : « homme blanc hétérosexuel au mitan de la vie ». Tout est là. Pour Cassivi, l’idée de représenter un membre de ce groupe comme étant victime de quoi que ce soit est un véritable blasphème. Pour les gauchistes comme lui, seuls les groupes soi-disant minoritaires peuvent prétendre au statut de victime, c’est-à-dire principalement les minorités ethniques, les minorités sexuelles et aussi les femmes qui ne sont pourtant pas minoritaires du tout, soit dit en passant. Le fait de prétendre qu’un homme blanc hétéro puisse possiblement être légitimement désavantagés ou victimisés d'une quelconque façon est une complète impossibilité aux yeux de Cassivi. Une telle personne ne peut occuper qu’un rôle : celui de mâle privilégié et oppresseur!


Est-il nécessaire d’expliquer que cela constitue une vision de la société si simpliste, tordue, caricaturale et ridicule qu’elle serait digne de la vision du monde simpliste et naïve d’un enfant de 8 ans? Or, c’est un journaliste professionnel qui écrit ce texte délirant.


Pourtant, les propos de Cassivi n’ont rien d’original. Ils sont emblématiques de la gauche moderne. En effet, voyez la pensée collectiviste de la gauche exposée au grand jour une fois de plus. Pour ceux qui souscrivent à cette idéologie, les êtres humains ne sont plus des individus, ils ne sont rien de plus que les représentants d’un groupe qui leur est assigné sur la base de caractéristiques superficielles. Et comme des espèces d’éponges, on veut nous faire croire qu'ils absorbent toutes les caractéristiques et stéréotypes qui sont associés à ce groupe.


Ainsi, lorsque Cassivi regarde cette scène de l’enseignant de secondaire, ce n’est pas une personne qu’il voit, mais plutôt le représentant d’un groupe. Il ne voit pas Paul, François, Marc ou Michel, il voit un « homme blanc hétérosexuel au mitan de la vie » et l’affuble de toutes les caractéristiques qu’il associe à ce groupe : un idiot colérique et privilégié, un gros geignard dont toutes les plaintes sont dénuées de légitimité, bref, une espèce de cancer sociétal.


Or, n’en déplaise à Cassivi et à ses coreligionnaires, l’être humain est d’abord et avant tout un individu entier avec ses particularités uniques : son vécu, son expérience, ses opinions, ses valeurs, ses passions et ses blessures. Si ces gens ne s’arrêtaient pas à juger des gens uniquement sur la base de leurs caractéristiques physiques, s’ils ne passaient pas leur temps à placer les gens dans des boîtes et à les étiqueter, ils s’en rendraient facilement compte. Moi, par exemple, j’ai beaucoup plus en commun avec un philosophe noir qui pratique la pensée critique qu’avec un idéologue comme Marc Cassivi qui a pourtant la même couleur de peau que moi!


C’est Martin Luther King lui-même qui a déclaré : "Je fais le rêve que mes quatre jeunes enfants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés par leur couleur de peau mais à la mesure de leur caractère. Je fais un rêve aujourd'hui."


Tant que Marc Cassivi et ses coreligionnaires contrôleront sans partage le discours public, politique, académique et médiatique, ce rêve ne se réalisera jamais. Tant qu’ils seront en position d’autorité, ils continueront d’imposer une vision collectiviste de la société dans laquelle nous sommes tous d’abord et avant tout non pas des individus, mais les représentants du sous-groupe auquel nous appartenons à cause de caractéristiques physiques superficielles et largement inintéressantes.


Il ne faut pas hésiter à nommer ce phénomène pour ce qu’il est : du racisme, tout simplement. Ces gens sont les nouveaux racistes et leur obsession raciale devrait appartenir à une autre époque.


Évidemment, il est toujours extrêmement divertissant de voir ces gens affubler les pires intentions à ceux qu’ils considèrent être leurs adversaires idéologiques. Plus loin dans le même texte, voici comment Cassivi caractérise les frustrations de ces « hommes blancs hétérosexuels au mitan de la vie » qu'il méprise tant et qu’il s’emploie à ridiculiser :


« Ils estiment que le retour du balancier – vers plus de parité, plus de diversité, plus d’égalité – est avant tout une injustice à leur égard. Une menace aux privilèges qu’ils détiennent, mais refusent de reconnaître. On y revient, encore et toujours. »


Ce qui est particulièrement divertissant ici, c’est de voir ce phénomène psychologique appelé la projection. En effet, Cassivi semble croire que tout le monde pense comme lui et donc que tout le monde est collectiviste comme lui. Ainsi, selon lui, NOUS, les « hommes blancs hétérosexuels au mitan de la vie », nous sentirions menacés de perdre les privilèges dont nous ne reconnaissons même pas l’existence. Comme s'il n'y avait pas là une profonde et insurmontable contradiction.


Dans leurs propos, on retrouve toujours la même vision obsessive marxiste qui dépeint une société binaire avec les privilégiés au sommet et les marginalisés sous le talon de leurs bottes. Marx parlait des bourgeois au sommet et du prolétariat dans la poussière et la crasse. Pour Cassivi, ce sont plutôt les « hommes blancs hétérosexuels au mitan de la vie » qui sont au sommet de son patrirarcat imaginaire, tandis que les pauvres femmes et les minorités opprimées sont leurs innocentes et tragiques victimes. Sa vision de la société est manichéenne, simpliste, idiote et digne d’un mauvais film destiné à un public d’enfants naïfs.


Monsieur Cassivi, je ne tomberai pas dans le piège et je ne prétendrai pas m’exprimer au nom de tous les autres « hommes blancs hétérosexuels au mitan de la vie » comme moi. Contrairement à vous, je ne suis pas habité de la conviction que nous avons tous des opinions identiques. Ne vous en déplaise, je parlerai simplement en mon nom, c’est-à-dire en tant qu’être humain à part entière et en tant qu’individu qui ne vaut ni plus et ni moins que n’importe quel autre de ses concitoyens.


Je ne suis pas un collectiviste comme vous. Des propos comme les vôtres ne provoquent pas mon indignation parce qu’ils me délestent de ce soi-disant privilège imaginaire dont vous m’affublez. Je ne suis pas un marxiste comme vous. Je ne suis pas un raciste comme vous. Je ne suis pas un sexiste comme vous non plus, d’ailleurs. Je ne vois pas le monde avec vos lunettes idéologiques déformantes qui distordent la réalité jusqu’à la rendre méconnaissable.


Ce qui provoque mon indignation et que je dénonce dans vos propos, c’est le fait que vous niez l’individualité de l’être humain pour le réduire au statut de mascotte interchangeable d’un sous-groupe à qui vous imposez vos étiquettes superficiels et saugrenus. Je dénonce votre manie à décrire une soi-disant race comme étant la source de tous les maux et toutes les autres races comme leurs éternelles et vertueuses victimes. Je dénonce votre manie à décrire un sexe comme dominant et tyrannique et l’autre sexe comme angélique, doux, admirable et parfait. C’est votre racisme et votre sexisme que je dénonce, Monsieur Cassivi.


L’avenir et le progrès ne résident pas dans la direction où vos coreligionnaires et vous-mêmes tentent de nous emmener. L’avenir et le progrès résident complètement à l’opposé, dans un monde où on n’accorde que peu d’importance aux caractéristiques physiques et superficielles, et beaucoup d’importance à la personnalité qui rend chaque individu unique et digne de respect.


Votre vision du monde mène aux stéréotypes haineux, à la discrimination, à la diabolisation de nos concitoyens sur la base de leur apparence physique et aux goulags. Ma vision mène à la paix sociale et à la liberté des individus.


Honte à vous, monsieur Cassivi. Honte à vous.



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